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Au Pd Hollande sur G I Abdallah ; 2017 01

mardi 24 janvier 2017

à

Monsieur F. Hollande
Président de la République
Palais de l’Elysée,
75 PARIS

Monsieur le Président,

L’association Couserans-Palestine (09) vous transmet le texte suivant de Badia Benjelloun. L’association s’associe pleinement au contenu de ce texte.
Nous espérons, Monsieur le Président, qu’avant de terminer votre mandat, vous agirez comme votre prédécesseur F. Mitterrand et votre contemporain B. Obama en ordonnant la libération de Georges Ibrahim Abdallah
Recevez, Monsieur le Président, l’assurance de l’attention que nous portons au respect des droits de le personne humaine et des peuples.

Pour Couserans-Palestine (09)
Les Co-Présidents

Couserans-Palestine (09) regroupe plus d’une centaine d’adhérents du département de l’Ariège, qui agissent :
- Pour l’instauration d’un état palestinien souverain, indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières d’avant la « guerre des six jours », en application de la résolution 242 des Nations Unies ;
- Pour l’application de la résolution 194 de l’ONU pour le droit au retour des réfugiés ;
- Pour établir des liens de solidarité avec le peuple palestinien.

Dites trente-trois et retenez vos larmes.
La France se glorifie d’être la nation européenne qui détient le plus ancien prisonnier politique européen.
Georges Ibrahim Abdallah est depuis trente-trois ans derrière les barreaux, détenu là-bas dans une section de sûreté à Lannemezan. Le site est beau, cerclé à son midi par les hauteurs pyrénéennes, mal desservi par les transports ferrés et aériens. 
Enclavé, il est à plus de 7 heures de train de Paris et à 4 heures de Bordeaux.
Abdallah est un Libanais. Il est communiste.
Enseignant, il militait dans les Forces Armées Révolutionnaires Libanaises et au sein du Front de Libération de la Palestine.
Israël occupait le Sud Liban et était en passe d’introniser comme Président du Liban l’un de ses hommes.
Il a été arrêté à Lyon en 1984 pour détention de faux papiers et d’explosifs. Pendant qu’il purgeait une peine de quatre ans à laquelle il fut condamné pour ce motif, l’Etat français l’inculpe pour complicité d’assassinat. Il aurait participé à l’exécution en 1882 de Charles Ray, lieutenant-colonel appartenant à la DIA, Yacob Barsimentov, agent du Mossad.
Une peine de réclusion à perpétuité a été prononcée en 1987 au détours d’un procès où il fut défendu par un avocat dont on sait aujourd’hui qu’il travaillait au sein des Renseignements français. Alors que l’avocat général requérait un maximum de dix années, les Usa et Israël avaient fait pression pour une condamnation exemplaire. 
Les preuves de l’implication de Georges Ibrahim Abdallah étaient ténues voire inexistantes.
Depuis, l’identité de la personne qui a tiré sur les deux militaires à Paris en 1982 a été révélée au public. C’est Jacqueline Esber, alias Rima, elle aussi militante communiste libanaise, décédée en novembre 2016 après une vie passée dans la clandestinité, qui a procédé à la liquidation des deux attachés d’ambassade.
Qu’attend maintenant la France pour répondre à la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah, libérable depuis 1999 ? Par deux fois, le Tribunal d’application des peines lui a accordé une remise en liberté, en 2003 et en 2012.
Mitterrand avait amnistié les membres des Brigades Rouges italiennes qui avaient fui l’Italie et ses tribunaux d’exception politiques. Qu’attend donc un gouvernement socialiste pour revoir une condamnation inique ?
Obama a gracié en 2015 l’espion israélien Jonathan Pollard, condamné à perpétuité en 1987 et qu’aucun Président étasunien ne voulait libérer.
Hollande aurait-il l’audace avant la fin de son mandat voué à un suivisme israélo-américain préjudiciable au rôle de puissance diplomatique de la France d’affirmer sur ce point au moins son indépendance ?
Lavera-t-il cette tâche honteuse, profitant du changement de paradigme en politique étrangère promis par le nouveau Président étasunien et arguant de la révélation de l’identité de la Camarade Rima ?
Nous osons l’espérer, nous qui ne pouvons retenir nos larmes.
Nous qui faisons converger sens, vérité et justice dans ce qui nous est imparti d’existence.
Badia Benjelloun