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Au Président Macron et à divers ministres sur les prisonniers palestiniens

mardi 26 novembre 2019

Ce courrier a également servi à la préparation d’une pétitiopn sur la question. Vous trouvez cette péttition en PJ et vous pouvez l’imprimer et la faire circuler/

Depuis 1967, et en dépit des résolutions internationales votées par l’ONU, Israël occupe une partie de la Palestine et y installe des peuplements israéliens, des colonies considérées comme illégales par le droit international.
De même, Israël arrête d’innombrables Palestiniens maintenus en prison de manière arbitraire, sans le moindre jugement, sans inculpation ni procès. C’est la détention administrative qui peut être renouvelée à différentes reprises.
La dernière en date de ces arrestations concerne Khalida Jarrar, importante féministe palestinienne et parlementaire de gauche. Elle a été capturée dans les heures avant l’aube le 31 octobre 2019 par les forces d’occupation israéliennes. Ces forces, lourdement armées, ont envahi sa maison avec plus d’une douzaine de véhicules militaires et 80 soldats, huit mois seulement après sa remise en liberté d’une prison israélienne. Elle y avait été emprisonnée pendant 20 mois sans inculpation, ni procès, sous détention administrative. Pendant l’emprisonnement de Khalida, plus de 275 organisations dans le monde entier ont rejoint l’appel pour sa libération, et des manifestations et des mobilisations ont mis en lumière son cas internationalement.
 
Nous pouvons parler aussi de
Heba al-Labadi, une Palestinienne de 24 ans, avec la citoyenneté jordanienne. Emprisonnée depuis le 20/08/2019, elle fait une grève de la faim depuis le 24 septembre 2019 pour protester contre sa détention administrative. Elle est l’une des 425 Palestinien.ne.s détenus sans inculpation, ni procès, dont beaucoup passent des années emprisonné.e.s sous des ordres de détention administrative indéfiniment renouvelés. Il y a au total plus de 5500 Palestinien.ne.s emprisonné.e.s par l’occupation israélienne. Heba al-Labadi a commencé sa grève de la faim après cinq semaines d’interrogatoires sévères, incluant des techniques assimilables à de la torture, dont la privation de sommeil, des menaces contre sa famille, des violences verbales.
 
 
Samer Arbeed, détenu à l’hôpital Hadassah après de sévères tortures israéliennes durant ses interrogatoires et des passages à tabac brutaux qui l’ont conduit à être inconscient pendant des semaines. Il a été enchaîné à son lit et même soumis à des gaz lacrymogènes dans sa chambre d’hôpital par les forces israéliennes. Les visites de ses avocats lui ont été interdites et ses avocats n’ont pas été informés qu’il avait reçu des gaz lacrymogènes ; dans un rapport médical fourni par l’unité de soin intensif à l’hôpital, il est noté que l’état du poumon de Samer s’est encore détérioré à cause de la contamination de son matériel de ventilation. Il est soumis à des interrogatoires continus bien qu’il reste dans sa chambre d’hôpital à cause de la torture israélienne. 
 
Khalida, Heba et Sameer ont tous, indépendamment les uns des autres, organisé et parlé en faveur des prisonniers palestiniens. Khalida est l’une des plus importantes avocates pour les prisonniers palestiniens, ancienne vice-présidente du bureau des directeurs de l’association pour le soutien aux prisonniers et pour les droits humains Addameer. Heba a écrit et a fait campagne en faveur des prisonniers politiques palestiniens, pour inciter à leur libération, dont celle de Georges Abdallah, emprisonné en France depuis 35 ans. Samer Arbeed a été bénévole et a travaillé pour des organisations réclamant la libération de prisonniers et il a déjà été ciblé pour ce travail.
 
Je vous demande de prendre les mesures nécessaires, des sanctions économiques et financières, pour cesser de soutenir l’occupation israélienne et pour faire pression sur l’état israélien afin qu’il mette un terme aux politiques de répression des prisonniers politiques palestiniens, en particulier pour mettre fin à la politique de la détention administrative, l’emprisonnement des Palestiniens sans inculpation ni procès.

Recevez, Monsieur le Président, mes salutations civiques.