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Couserans-Palestine écrit au Président Macron Pour qu’il intervienne sur la détention des mineurs palestiniens

mercredi 17 janvier 2018

Couserans-Palestine écrit au Président Macron Pour qu’il intervienne sur la détention des mineurs palestiniens

15/01/2018

à

Monsieur E. Macron,
Président de la République
 
Copies à
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères
Madame B. Taurine, députée de l’Ariège
Monsieur M. Larive, député de l’Ariège

Monsieur le Président,
 
 
L’Association Couserans-Palestine (09) vous écrit afin de solliciter votre soutien et votre intervention pour appeler à l’arrêt de la détention de mineurs palestiniens dans les prisons israéliennes. En particulier sur le cas de Ahed Tamimi poursuivie par le gouvernement israélien : le 15 décembre dernier Mohamed Tamimi 15 ans a été visé et atteint à la tête par les forces d’occupation israéliennes, d’une balle de métal recouverte de caoutchouc tirée à courte distance. Le jeune garçon était dans un état critique et sa cousine Ahed Tamimi âgée de 16 ans est visiblement bouleversée par l’annonce de son état et la gravité de ses blessures.
Les mêmes soldats qui avaient tiré sur Mohamed s’approchèrent de la maison familiale une heure plus tard, et Ahed les a alors frappé en leur criant de partir. Cette scène a été filmée par sa mère et diffusée sur les réseaux sociaux. La vidéo montre le courage de cette jeune militante affrontant à mains nues deux soldats lourdement armés.
Le 19 décembre 2017, Ahed Tamimi a été arrêtée chez elle en pleine nuit et enlevée à sa famille par les forces d’occupation . Elle a été traduite devant un tribunal militaire et 12 motifs d’inculpation retenus contre elle lui font courir le risque de 12 années de prison. Les tribunaux militaires israéliens ne traitent que des cas de prisonniers palestiniens avec un taux de condamnation de 99,74%. Ainsi l’avenir de Ahed Tamimi paraît bien sombre sans notre intervention.
L’Association Couserans-Palestine (09) vous demande d’apporter votre soutien urgent à la libération immédiate de Ahed Tamimi et à la levée de toutes les charges retenues contre elle.
Malheureusement le cas de Ahed Tamimi n’est pas isolé. Selon l’association Defense of Children International – Palestine, Israel poursuit chaque année de 500 à 700 mineurs devant des tribunaux militaires certains âgés de 12 ans et détient en prison une moyenne de 200 mineurs.
Les enquêtes des agences des Nations Unies, incluant l’UNICEF, Human Rights Watch, Bt’selem, Amnesty International and Defense for Children International – Palestine, ont fourni des preuves sur les éléments suivants : 3 sur 4 des mineurs arrêtés subissent des violences lors de leur arrestation ou des interrogatoires par les soldats israéliens.
Les mineurs palestiniens sont fréquemment arrêtés lors de descentes nocturnes dans leur foyer, 85% des mineurs palestiniens arrêtés ont eu les yeux bandés, et 95% menottés, privés d’accès à un avocat, et de visite de leurs parents durant les interrogatoires, forcés de signer des aveux.

Les mineurs palestiniens sont souvent placés en détention administrative (héritage de la législation britannique mandataire qui permet de détenir un prisonnier sans jugement ni accès au dossier pendant des périodes pouvant aller jusqu’à 6 mois et renouvelables plusieurs fois NDLT) . Ces mineurs peuvent ainsi être détenus plusieurs mois sans inculpation ni procès.

Des mineurs palestiniens sont condamnés par des tribunaux militaires et emprisonnés dans des centres de détention souvent situés hors des territoires occupés, en Israël, ce qui rend très difficile les visites de leurs familles. Depuis 2016, les autorités israéliennes ont augmenté l’usage des cellules d’isolement pour les interrogatoires, une pratique assimilée à de la torture par la loi internationale.
En 2013 l’UNICEF a publié un rapport intitulé « Enfants en détention militaire israélienne : observations et recommandations », ce rapport conclut que « la maltraitance des enfants au contact du système militaire de détention semble être généralisée, systémique et institutionnalisée tout au long du processus, depuis le moment de leur arrestation jusqu’à la poursuite en justice de l’enfant, son éventuelle condamnation et l’application de la peine. »
« Sans lien avec leur culpabilité ou leur innocence, les enfants en infraction avec la loi ont droit à des protections spéciales et à tous les droits garantis par la loi internationale sur les droits humains, et au droit international humanitaire. Israël a signé et ratifié les Normes internationales de justice pour les mineurs, en 1991. Et ces dernières exigent que les enfants ne soient privés de liberté qu’en dernier recours, ne doivent pas être détenus de façon illégale ou arbitraire, et ne doivent pas être l’objet de torture ou d’autre punitions, ou de traitements cruel inhumain ou dégradants. »
L’Association Couserans-Palestine (09) vous demande de prendre contact d’urgence avec l’ambassadeur d’Israël et de tenir Israël pour responsable de ses pratiques de détention de mineurs, qui sont une violation des droits des mineurs, des droits humains et du droit international.

L’Association Couserans-Palestine (09) vous remercie de votre attention et de représenter nos préoccupations par les actions que vous entreprendrez pour Ahed Tamimi et pour tous les mineurs palestiniens prisonniers
Soyez assuré, Monsieur le Président, de l’attention que l’Association Couserans-Palestine (09) porte au respect des droits de la personne humaine et des droits des peuples,

Pour Couserans-Palestine (09)
Les Co-Présidents

Couserans-Palestine (09) regroupe plus d’une centaine d’adhérents du département de l’Ariège, qui agissent :
- Pour l’instauration d’un état palestinien souverain, indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières d’avant la « guerre des six jours », en application de la résolution 242 des Nations Unies ;
- Pour l’application de la résolution 194 de l’ONU pour le droit au retour des réfugiés ;
- Pour établir des liens de solidarité avec le peuple palestinien.