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La guerre de Palestine, Derrière le mythe, 1948

mardi 2 février 2016

La guerre de Palestine
Derrière le mythe, 1948

Autrement, collection Mémoires, n° 82, 2002

C’est la traduction d’un ouvrage publié en 2001 par les Presses Universitaires de Cambridge (auteurs : Laïla Parsons, Rashid Khalidi, Benny Morris, Avi Shlaim, Eugène L. Rogan, Charles Tripp, Fawaz A. Gerges, Joshua Landis, Edward W. Said), avec l’ajout d’un article de Henry Laurens

Benny Morris et Avi Shlaim sont présentés comme les « nouveaux historiens » israéliens, « les premiers, à la fin des années 1980, à contester les mythes fondateurs de l’État d’Israël » (p. 6)

Les Druzes et la naissance d’Israël (contribution de Laila Parsons résumée par H. Laurens), pp 8 & 9

Les Druzes vivaient dans le Nord de la Palestine. Ils n’ont pas été expulsés en 48. Il y eut quelques semblants de combats, mais les juifs se sont alliés avec les Druzes qui ont été présentés comme « une communauté de minoritaires » en butte historique à l’hostilité des musulmans et en bonne entente avec les juifs. Pour mieux faire passer cette alliance de 48, les juifs ont « doté d’une profondeur historique totalement imaginaire » les rapports antérieurs entre les deux communautés.

R. Khalidi, Les Palestiniens et 1948 : les causes sous-jacentes de l’échec (pp 10-37)
p. 12 : L’état de Palestine, étranglé à la naissance, « fut la victime de la puissance militaire supérieure de l’État naissant d’Israël, de l’hostilité ou de l’indifférence de tous les grands pouvoirs et de la plupart des États arabes, de la collusion de certains dirigeants arabes avec la Grande-Bretagne et Israël contre les Palestiniens, et des échecs successifs des Palestiniens eux-mêmes. »
L’article met l’accent sur les échecs des Palestiniens.
Deux constats : les sionistes mieux organisés sur le plan militaire ;
Les Palestiniens avaient une supériorité numérique, des villages nombreux le long des voies de communication, des chefs militaires « rompus aux techniques de la guérilla ».

La révolte palestinienne de 1936-37 et sa répression ont joué un rôle fondamental sur la société et la politique palestinienne (p 18 sq).
L’État arabe palestinien en pleine formation se vit refuser tous les attributs accordés à un futur Etat. Avec l’Algérie et la Libye, ce fut le seul territoire arabe où le colonisateur « réservait la plupart des droits politiques et autres à la population de colons européens immigrants plutôt qu’à la majorité arabe autochtone ».
La déclaration Balfour et les termes du Mandat parlent des juifs, mais pas des arabes !
A l’époque du mandat, aucun Palestinien n’occupa de poste important, à la différence de ce qu’on pouvait trouver dans d’autres territoires arabes, même sous contrôle européen. Inversement, L’Agence juive, du fait du statut que lui avaient donné la Grande Bretagne et la SDN, bénéficiait d’une légitimité internationale et du cadre pour construire le futur État. Avant 1939, la Grande Bretagne proposa de redresser le déséquilibre entre les deux communautés en créant une assemblée législative ou une Agence arabe, mais les Palestiniens refusèrent car cela les obligeait à accepter les termes du mandat, et donc le statut inférieur des Arabes par rapport aux juifs.

L’échec de la politique des notables (p 23 sq)
Les Britanniques s’appuient sur les dirigeants religieux, en particulier le mufti al Hussein, un ancien radical qui maintint le calme, jusqu’en 36, pour conserver son poste. Mais en 36, il se sentit obligé de suivre la révolte populaire.
D’autre part, nombreuses dissensions internes affectant l’élite, dissensions exploitées par les Britanniques et les sionistes.
Autre division : entre l’élite et les jeunes, les intellectuels, la classe moyenne et les paysans chassés de leurs terres.

L’échec de la révolte arabe (p 27 sq)

Les Britanniques perdent d’abord une partie importante du territoire, puis organisent une campagne massive de répression. Ce fut un échec massif pour les Palestiniens qui n’obtinrent aucune concession à long terme.
Mais avantage pour les juifs :
les grèves leur permirent de développer le principe de la main d’œuvre juive
ils obtinrent le droit de construire un port moderne à Tel-Aviv qui entraîna la chute de Haïfa
ils participèrent à la répression de la révolte et obtinrent des armes

Pour les Arabes : plus de 10 % des hommes adultes furent tués, blessés, incarcérés ou exilés, souvent des officiers expérimentés. En outre, les armes furent confisquées.

« La grève de 1936 et la révolte armée qui s’ensuivit aidèrent les sionistes à renforcer l’économie juive séparée qu’ils avaient déjà mise en place en Palestine »

Le mufti en fuite fut de moins en moins en phase avec ce qui se passait sur le terrain et imposa des solutions de moins en moins réalistes, en particulier le rejet, en 39, du Livre Blanc britannique, que la plupart des dirigeants palestiniens étaient prêts à accepter, sous conditions.

Le mouvement palestinien fut de plus en plus désuni, face à un mouvement sioniste de plus en plus fort.

Les origines de la catastrophe (p 33 sq)
En 47-49, les Palestiniens subissaient encore les conséquences de la répression de 36-37 et n’avaient pas de commandement militaire unifié. Aucun mécanisme ni organisme para-étatique central.

Benny Morris : Revisiter l’exode palestinien de 1948 (p 38 à 65)

Une masse de nouveaux documents, avec l’ouverture des archives, permet d’étudier la question de façon différente.
Mais ces documents confirment ce qu’il a écrit en 1990 dans « The birth of the Palesinian Redfugee Problem ».
« Cette masse de réfugiés (…) fut essentiellement le produit de la guerre, des attaques à l’obus, au fusil et à la bombe (…). Mais la fuite (…) fut aussi le fruit de l’incompétence, de l’égoïsme et de la vénalité de leurs dirigeants. »
« Mais, permettez-moi de me répéter, le problème des réfugiés a essentiellement été causé par les attaques des villages et villes arabes (…) et par le vent de panique qui a saisi les habitants ; leur angoisse étant amplifiée par les expulsions, les atrocités et les rumeurs qui circulaient à propos de ces atrocités. »

La solution du transfert, 1937-1947 (p.41 sq)

L’idée apparaît déjà chez T. Herzl, mais dans son journal, pas dans ses écrits publics.
En 1937, l’idée est lancée dans le rapport de la commission Peel, soutenu par le gouvernement britannique. David Ben Gourion reprend l’idée avec enthousiasme dans son journal. Une idée d’autant plus intéressante que le (sale) travail sera fait par les Britanniques.
« Pour moi, la clause de transfert est plus importante que toutes les autres exigences de terres supplémentaires. Il s’agit de l’ « espace » le plus important et le plus vital ».

Dans les mois qui suivent, l’idée progresse chez les dirigeants sionistes, alors que le gouvernement britannique l’abandonne. Pendant la guerre, les sionistes veulent s’inspirer des transferts de population qui ont lieu en Europe. Mais les sionistes sont toujours conscients qu’ils ne peuvent formuler publiquement ce souhait, par crainte de s’aliéner l’opinion publique mondiale.

Expulsions et atrocités durant l’opération Hiram (p 53 sq.)

« Rien de ce que j’ai vu dans les archives israéliennes ces dix dernières années n’indique l’existence d’un schéma sioniste directeur d’expulsion des Arabes de Palestine avant 1948 (…) Il n’en reste pas moins qu’il y avait de l’expulsion dans l’air durant la guerre de 1948 »
Les massacres de civils : il n’y eut aucun ordre, mais aucun des militaires responsables ne fut poursuivi pour crimes de guerre du fait de « la possibilité ou la menace que ceux qui seraient traduits en justice les (hauts responsables politiques et militaires) accuseraient en retour en remontant la chaîne de commandement pour expliquer la cause de leurs actions ». Certes, le général Carmel condamne ces crimes et annonce que les responsables seront traduits en justice, mais il intervient le 25/11/48, soit après la bataille ! Et il n’y eut aucune punition. Mais son discours sur l’honnêteté et la loyauté du « combattant hébreu » était destiné à l’opinion publique ».

Avi Shlaim, Israël et la coalition arabe en 1948, (pp 66-94)

L’histoire d’Israël repose sur le mythe de la faiblesse et l’innocence d’Israël face à ses puissants et agressifs voisins. Parmi ces mythes, base de l’histoire et enseignés dans les écoles : « en 1948, l’État qui venait de naître s’est trouvé confronté à une coalition arabe monolithique et implacablement hostile ».
En fait, l’auteur de l’article veut montrer que la coalition arabe en 47-49 était loin d’être monolithique : il y avait des désaccords sur les objectifs de la guerre ; les Arabes furent incapables de coordonner leurs actions militaires et diplomatiques ; les Israéliens ont exploité les divisions arabes qu’ils connaissaient pour agrandir leur État.

L’équilibre des forces, (pp 68 sq)
Les forces militaires israéliennes toujours plus importantes, sauf au tout début sur le plan de l’armement lourd ;
Les états arabes avaient des intérêts divergents, se jalousaient entre eux pour des questions de leadership et d’agrandissement des territoires au détriment des voisins arabes.

La connexion hachémite, (pp 71 sq)
Les sionistes, depuis les années 30 cherchaient à avoir des relations convenables avec les autres peuples arabes, en particulier la Transjordanie.
Un ennemi commun entre les sionistes et la Transjordanie : le grand mufti al Husseini, leader du mouvement national palestinien.

Neutraliser l’armée de secours, (p 74 sq)
Le commandant de l’armée de secours arabe était un maillon faible, qui détestait le mufti, responsable de son arrestation par les nazis. Il n’avait pas envie d’aider le mufti, donc les Palestiniens et intervint le moins possible.

Vers la guerre, (p 76 sq)

L’opinion publique arabe pousse les états arabes à l’intervention. Le roi de Transjordanie obligé d’accepter le commandement des forces d’invasion. Il est accusé par Israël de trahir ses engagements, mais sa position était plus ambiguë. Il espérait les combats pour agrandir son territoire.

L’invasion, (p 80 sq)

Le but d’Abdallah de Jordanie : s’emparer de Jérusalem.
Pendant la trêve, Israël se réarme ; les Arabes n’en profitant pas. D’autant que les occidentaux respectèrent l’embargo, ce que ne fit pas l’URSS.

La deuxième phase des combats, (p 86 sq)

Abdallah contre la reprise des combats, mais les Égyptiens engagèrent les pays arabes de façon irréversible dans la reprise des combats.

Dans l’œil du cyclone, (p. 88 sq)

Abdallah reprend les contacts avec Israël.
Les autres états arabes approuvent l’établissement d’un gouvernement arabe pour l’ensemble de la Palestine. Mais ce fut un gouvernement fantoche, sans argent, sans armée, manipulé par les Égyptiens contre la Jordanie.

La guerre contre l’Égypte, (p 91 sq)
Israël se lança dans une guerre contre l’Égypte sans que la Jordanie intervienne.
Le gouvernement pour toute la Palestine remit en place l’armée de la guerre sainte du mufti, une armée d’irréguliers qui était une menace pour le contrôle de la Palestine arabe par la Jordanie ; si bien que la Transjordanie imposa que toutes les formations armées soient dissoutes, y compris par la force.

Eugène L. ; Rogan, La Jordanie et 1948 : persistance d’une histoire officielle, (pp 95-118)

P ; 102 : Dès les années 20, à cours de fonds, Abdallah espérait attirer les capitaux juifs pour aider au développement de la Transjordanie.

P 118 : « La Jordanie n’a pas cherché à vaincre les Israéliens, n’a pas désiré la création d’un état palestinien indépendant. Tout comme l’Égypte et la Syrie, la Transjordanie ne fut pas guidée par des priorités nationales arabes, mais par ses intérêts nationaux plus étroits. Motivée par ces intérêts, la Transjordanie a réussi là où les états arabes ont échoué et a empêché les Israéliens de conquérir la plus grande partie de la Pal arabe. »

Charles Tripp, L’Irak et la guerre de 1948 : une image du désordre en Irak, (pp 119-148)

L’Irak fut le premier État à plaider pour une intervention militaire coordonnée des États arabes en Palestine, mais sa propre armée, la plus grande présente en Palestine ne fit pas grand chose.
L’Irak proposait un boycott économique des pays occidentaux favorables au partage, mais ne fit rien pour l’organiser.

Fawaz A. Gerges, L’Égypte et la guerre de 1948 : conflit interne et ambition régionale, (pp 149-178)

Les Arabes « attribuent la plus grande part du blâme pour la défaite de la Palestine aux anciens régimes, (…) démontrent leur incompétence, leur corruption et leurs trahisons. (…) si le monde arabe avait été dirigé par des responsables (…) plus déterminés, les Arabes auraient gagné la guerre ». Du coup, les « écrivains arabes ont joué un rôle important dans la légitimation des nouveaux dirigeants ».

Les officiers, ridiculisés par les pouvoirs civils qui lancèrent les armées dans la guerre sans préparation, se vengèrent dès qu’ils purent organiser des coups d’état.

Les états arabes étaient divisés face au problème d’Israël et avaient des objectifs divergents, contrairement au mythe de l’unité.

L’historiographie arabo-égyptienne et la guerre de 1948, (p 151 sq)

Pourquoi l’Égypte est-elle intervenue en Palestine ? (p 152 sq)
L’armée, le gouvernement et le monde politique étaient hostiles à cette guerre. Mais l’opinion publique y est favorable.
Le roi cède à la pression populaire et a peur d’être isolé, puisque les autres états arabes interviennent... En outre, problème de leadership avec la Jordanie. Le roi impose la guerre au monde politique égyptien et à l’armée. L’armée était plus conçue pour le maintien de l’ordre à l’intérieur que pour des opérations extérieures.
La guerre n’est pas prise au sérieux ; aucun plan ; vague idée qu’elle n’aura pas lieu et que les sionistes sont très fragiles.

Les relations entre civils et militaires, (p 158 sq)

Très mauvaises ; le pouvoir impose la guerre à une armée qui n’est pas préparée ; incompétence des officiers, jalousies…

La première phase des combats, 15 mai – 10 juin, (p. 161 sq)

La deuxième phase des combats, 9/07 – 18/07, (p. 165 sq)

Aucune coordination entre les armées arabes ; querelles entre les états.

La deuxième phase des combats, 19/07 – 14/10, (p. 168 sq)
La troisième phase des combats, 15/10 – 5/11, (p. 169 sq)
La phase finale, 12/48 – 01/49, (p. 172 sq)
Rôle de la Grande Bretagne dans la guerre : a encouragé les Arabes à intervenir, « la destruction des armées arabes les maintiendrait dépendants et préserverait ainsi l’influence britannique dans la région (…) prouver que la défense du cal de Suez exigeait la présence des forces britannique »

Conséquences politiques, (p. 176 sq)
La défaite « conduisit à la militarisation du monde politique arabe ».
Relations interarabes empoisonnées au point que « les nouveaux régimes radicaux contribuèrent à s’entredéchirer ».

Joshua Landis, La Syrie et la guerre de Palestine : en guerre contre le plan de grande Syrie du roi Abdallah, (pp 179-212)

« Dès le début de la guerre, le premier souci des états arabes fut le conflit interarabe (…) la lutte concerna l’équilibre du pouvoir dans la région ».

La Syrie voulait conserver son indépendance, alors que le roi Abdallah voulait l’annexer à son territoire pour créer un vaste État.

La déloyauté et l’incompétence de l’armée syrienne, (pp. 182 sq)
Des officiers en contact avec Abdallah, partisans de son projet de Grande Syrie.

Les tendances séparatistes des Druzes, (pp 188 sq)
Se tournent vers Abdallah

La Jordanie encercle la Syrie, (pp 190 sq)

Accords diplomatiques avec l’Irak et la Turquie.
Abdallah veut une fédération de son royaume et de l’Irak
L’armée jordanienne la meilleure de toute la région.
La Grande Bretagne favorable au projet de Grande Syrie

L’alliance de la Syrie avec l’Arabie saoudite et l’Égypte, (pp. 193 sq)

La Syrie et l’Armée de libération arabe, (pp 200 sq)

ALA : « force payée et armée par tous les pays de la Ligue arabe », voulue par la Syrie qui n’avait aucune confiance dans son armée.
Coûts assumés par Égypte (42 %), Syrie et Liban (23 %), Arabie saoudite (20 %), Irak (15 %).
Peur de défaite et de discrédit sur régime politique. Avec l’ALA, le discrédit ne retomberait pas sur les Etats et leurs gouvernements.
En +, ALA : bouclier contre Abdallah.

Le moment de vérité de Quwwatli, (pp. 203 sq)
C’est le Président de la Syrie.
ALA formée de volontaires, de divers pays arabes ; la plupart des officiers étaient syriens
Au grand max : 5000 hommes et souvent bien moins.
L’essentiel de cette armée concentré dans le Nord, dans les zones qu’Abdallah voulait annexer.
Ne fait rien pour défendre Jérusalem, ne fournit même pas les armes demandées par les Palestiniens.

Peur d’engager armée syrienne qui se ferait anéantir. L’état disparaîtrait au profit d’Abdallah, soutenu par les Britanniques.

L’armée syrienne dans la guerre de Palestine, (pp. 207 sq)
Rôle très limité sur sa frontière.

Conclusion, (p.210-211)
Si les armées arabes ne se sont pas combattues, « leurs actions furent mutuellement destructrices ».

Henry Laurens, Épilogue, Retour à 1948 ou les limites de l’interprétation historique, (pp 213-244)

De la question juive au problème arabe, (p. 214)
« renversement historique (…) transformer la question juive concernant l’ensemble du monde et dont le sionisme constitue la solution en problème arabe devant se régler à un niveau purement local ou dans le cadre d’un accord global avec une autorité panarabe et non palestinienne. »

Acquis et limites de l’histoire révisionniste, (pp 215 sq)
S’en tient aux faits, c’est le retour du positivisme. Refus d’interprétation plus généralisante, refus de restituer les faits dans des perspectives plus larges.

La guerre palestino-sioniste, (pp 217 sq)
L’exode d’avant le 15/05 a concerné surtout les régions littorales et la Galilée, il n’y eut guère de résistance de la société arabe.
À l’intérieur, les exodes des villages sont davantage liés à la violence, la société y est moins déstructurée et les combats y sont féroces, comme à Jérusalem.
« Plus on est dans le domaine de l’archaïque, plus la résistance a été forte, c’est la Palestine de la modernité qui s‘est effondrée la première ».
Début XX° a vu l’émergence d’une bourgeoisie entrepreneuriale qui a investi dans les agrumes sur le littoral, alors que l’intérieur est resté le « lieu central de l’identité ».
« La révolte (…) de 37-39 s’est accompagnée d’une véritable guerre civile (..). Les notables du littoral, menacés d’être assassinés, se sont enfuis à l’extérieur de la Palestine ». la situation se renouvelle en 47-48.
À l’intérieur, « les populations se rallient derrière l’étendard des hommes du mufti. Ce sont les villages et les villes qui ont porté la révolte de 37-39 qui incarnent la résistance au plan de partage. ».
Les armées arabes, en particulier jordaniennes désarment les combattants du parti du mufti.

La guerre israélo-arabe, (pp 221 sq)
Intentionnalisme et circonstancialisme, (pp 222 sq)
Pour les historiens arabes, l’expulsion des populations palestiniennes, c’est l’intention du sionisme.
Pour les historiens israéliens révisionnistes, c’est le résultat des circonstances.
Ben Gourion avait l’intention d’expulser ces populations, mais il a été aidé par les circonstances.

La Palestine comme jeu à somme nulle, (pp 225 sq)

« L’économie arabe urbaine palestinienne a connu durant le mandat une progression sans commune mesure avec celle des autres pays arabes, mais il ne faut pas y voir une conséquence mécanique des investissements juifs. Elle est l’expression d’une forme de résistance aux avancées continues du sionisme, l’œuvre de cette bourgeoisie littorale dont le dynamisme est au moins égal à celui des milieux sociaux équivalents du Liban voisin. »

L’idée de transfert, (pp 229 sq)

L’impossible conciliation, (p 231)

Notes relevées par C. Fruhauf

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